Nous nous sommes installés en 1987 à la Ferme de la Mare à la Poterie, commune de Lamballe, dans les Côtes d'Armor près de Saint-Brieuc. Nous sommes passés d'éleveurs industriels naisseurs engraisseurs de porcs à éleveurs engraisseurs de porcs sur litière avec transformation à la ferme. En effet, les porcs sont élevés sur paille (litière accumulée) depuis 1995. Ils arrivent à l'âge de 2 mois et demi et font 25 kg, ils seront engraissés pendant 4 mois pour atteindre 100 à 120kg.
Toutes les deux semaines nous achetons 40 porcelets dans un élevage voisin, cet élevage n'utilise pas d'antibiotiques, les porcs sont nourris avec un aliment sans ogm et les normes bien être sont appliquées.
A la ferme de la mare chaque porc dispose de plus d'1,6m² de surface paillée (contre 1 m² en agriculture conventionnelle).
L'aliment qu'ils consomment est fabriqué à la ferme, il se compose de blé, de féverole (très riche en protéines), de colza et de minéraux. Le soja n'est pas utilisé car nous sommes contre l'importation de protéines d'Amérique du Sud.
Toutes ces caractéristiques de l'élevage font que notre ferme a obtenu l'identifiant Cohérence depuis 2005 (c'était la première). L'identifiant Cohérence est attribué aux exploitations répondant au cahier des charges «Porc durable» dans une démarche de certification participative. Ce sont en effet d'autres producteurs, des consommateurs et des responsables professionnels qui, en présence de journalistes, vérifient les différents points du cahier des charges. Les principaux critères rédhibitoires pour l'entrée dans la démarche «Cohérence» sont l'utilisation d'OGM, l'élevage sur caillebotis intégral (toléré la 1ère année en maternité), l'antibio-supplémentation et une charge azotée de plus de 140 unités d'azote produit et apporté/ha.
Les cultures :
Notre rotation de culture se fait autour des protéagineux (pois et féveroles) car ils fixent l'azote de l'air (moins d'engrais) et sont très riches en protéines (plus de muscles pour les cochons et pas d'importation de soja).
Nous épandons le compost (fumier des cochons stocké en fumière) avant le triticale.
Les régulateurs de croissance et les insecticides ne sont pas utilisés. Le désherbage mécanique a été essayé (herse étrille et houe rotative) mais la forte teneur en argile des sols (nous sommes à la poterie pays de fabrication de pots) n'a pas permis d'obtenir les résultats escomptés. Pour réduire l'utilisation des désherbants nous privilégions la rotation des cultures:
Pois de printemps en mélange avec de l'orge (pas de désherbage)
Blé d'hiver
Triticale (hybride blé et seigle peu exigeant)
Féveroles en mélange avec avoine (pas de désherbage)
blé d'hiver
etc
En cas de maladie un fongicide est utilisé sur le blé, mais à demi dose.
L'élevage de porcs :
A leur arrivée, les porcelets sont vermifugés pour prévenir les problèmes de trichures et de coccidies rencontrés sur paille. Ils sont traités par aromathérapie, si besoin, pour des problèmes de toux ou des problèmes digestifs. Les antibiotiques ne sont pas utilisés. D'un point de vue global, les soins vétérinaires se résument uniquement à la vermifugation.
Ainsi, ce sont environs 700 porcs qui sont produits chaque année, 200 sont vendus a Jérome Roty, charcutier à Pléneuf Val André, les autres sont vendus à la ferme et par l'intermédiaire de l'association Voisins de paniers.
Le système d'élevage que nous avons mis en place est rentable grâce à la vente directe, en effet les coûts de productions sont plus élevés que dans les élevages intensifs, mais l'absence d'intermédiaires entre le producteur et le consommateur permet de proposer des prix très compétitifs.